La Wehrmacht essuie ses premiers revers, sur terre, sur mer et dans les airs. Alors cette formidable machine de guerre commence à se gripper. Les conséquences pour les villageois sont plus dures : grâce au zèle du Kreisleiter Hahn de Saint-Avold, ceux qui ne veulent pas coopérer sont déportés par familles entières vers les camps spéciaux de Silésie et des Sudètes (18 janvier 1943). Ainsi, sur 123 familles, 43 sont déportées, 4 villageois y sont morts. Ils hériteront après guerre du qualitatif de P.R.O. (Patriotes résistant à l’Occupation).
Un désarroi profond s’installe alors avec le renforcement de la répression, le cycle noir des arrestations et l’aggravation des pénuries.
Le contrôle est renforcé, les réquisitions et perquisitions sont fréquentes. Les jeunes sont obligés de porter l’uniforme allemand sinon c’est la répression pour leur famille, ils doivent se sacrifier et se battre pour une cause qui n’est pas la leur. On leur donne le nom de «Malgré-Nous».

La bataille de Farébersviller du 28 novembre au 4 décembre d’après M. René Caboz, Historien.

« C’est la débâcle allemande sur tous les fronts d’Europe et même en Afrique. Les victoires du début sont remplacées par des défaites sanglantes. Dans le village, hommes et bêtes sont réquisitionnés. Ce n’est pas encore la famine, mais en ville, des queues se forment devant les magasins. On parle à haute voix de la propagande nazie et des rumeurs circulent à propos des camps de concentration (K.Z). On se met à espérer que la fin du régime est proche. Le 6 juin 1944, le monde entier a les yeux fixés sur la Normandie, où les troupes alliées débarquent. Leur avance est momentanément stoppée par la résistance des dernières forces allemandes qui se battent avec obstination et désespoir. On retrouvera la 17ème SS Panzer Grenadier Division cinq mois plus tard à Farébersviller. Grâce aux forces alliées soutenues par l’aviation omniprésente et une armada blindée, l’Ouest de la France est libéré, puis Paris, le 25 août. La route vers l’Est est ouverte. Le 18 novembre les combats pour la libération de Metz s’engagent. Le 20 novembre, Faulquemont est libéré par la 80ème DI U.S. qui y fait 600 prisonniers dans la journée. Le 27 novembre, Saint-Avold est libéré sans combat et le colonel Lewis poursuit vers le Nord pour fermer la route à la retraite allemande se dirigeant vers Sarreguemines. Après un bref engagement, Seingbouse est enlevé. Le 3ème bataillon du 317ème CT abandonne ses véhicules, poursuit à pied sur la route de Farébersviller. Ce régiment d’infanterie est chargé de reconnaître les positions tenues par l’ennemi.

Le 28 novembre 1944

Déployé en ligne, le 3ème bataillon du 317ème Combat Team du colonel Lewis est surpris par les feux ennemis en arrivant à la lisière Ouest de Farébersviller. Il vient de buter sur une forte compagnie d’environ deux cents hommes du 38ème régiment de Panzer Grenadier de la 17ème S.S. Panzer Division, dernière unité du ХШème S.S. Korps qui vient d’abandonner Saint-Avold et qui couvre la retraite sur l’axe Farébersviller-Sarreguemines.
Le combat s’engage et maison après maison, l’ennemi est repoussé vers l’Est. Le soir, le 3ème bataillon est maître du village. Le colonel Lewis décide de poursuivre sa marche vers l’est, espérant enfin prendre le contact avec la 320ème CT de la 35ème DI U.S. voisine qui est signalée attaquant sur l’axe Rémering-Puttelange-Loupershouse. Ne laissant sur place qu’une section de sécurité, le 3ème bataillon sort de Farébersviller et prend la route vers l’est. Le 317ème CT tombe dans un piège. La configuration du terrain fait que la gare de Farébersviller, transit ferroviaire servant aux mines de charbon de la région, est complètement isolée et plantée à flanc de coteau. Le bataillon de reconnaissance de la 17ème S.S. PGD et le 38ème régiment après avoir abandonné Saint-Avold, se devaient d’enlever le secteur de Farébersviller afin de pouvoir couvrir la retraite allemande vers le Sarre. Le 317ème CT très vite désorganisé est obligé de se retrancher dans le village. Accompagné de blindés, un important bataillon de PGD, provenant de la 17ème S.S. PGD qui s’est retirée de Metz, et qui a été complétée par d’autres bataillons composés de Cosaques, de Mongols et d’Ukrainiens ne faisant pas de quartier attaque le 3ème bataillon. Les combats de rue d’une férocité inouïe vont durer toute la nuit. Les Allemands triomphent. Ils prennent «eine reiche Beute» (un riche butin de 40 véhicules), éliminent 7 tanks Sherman et font 192 prisonniers.

Le 29 novembre 1944

Le matin, les compagnies du 3ème bataillon, après une résistance désespérée, n’ont plus que des effectifs allant de 60 à 32 hommes. Refoulées vers la lisière Ouest du village, elles n’ont pu être ravitaillées et sont sans munitions, il y a de nombreux blessés. Les survivants se sont retranchés à 1 000 mètres à l’Ouest du village.
Les Allemands font des patrouilles dans le village mais leur ligne de front principal passe le long de la voie ferrée. Il s’appuie sur la ferme Bruskir et les collines 316 et 326 (Winterberg et Schallberg)

Nuit du 29 au 30 novembre 1944

Le 318e CT reçoit l’ordre de relever le 317e CT, le front est stable. Des escarmouches ont lieu sur le Winterberg.

Du 1er au 3 décembre 1944

Simple patrouille US et tirs d’artillerie US. Le général Patton donne des ordres : en vue de soutenir l’attaque sur Sarreguemines, le ХIIème Corps du général Eddy attaquera le 4 décembre le secteur Puttelange-Farébersviller. Les Américains amènent des renforts. Un avion de reconnaissance surveille le théâtre des opérations.

Le 4 décembre 1944 : (cf. La bataille de Farébersviller, livredisponible en mairie)

Après une sévère préparation d’artillerie, le 318èmeCT précédé du 42ème Squadron de cavalerie de reconnaissance, libère à 9 heures Farébersviller (photo d’un Sturmgeschütz prise juste après-guerre, les tankistes carbonisés ayant été retirés auparavant par le service des sépultures).

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